La transition de la chaleur

Encore plus de potentiel : des bâtiments économes en énergie

Bâtiments

En matière de rénovation des bâtiments, la France et l'Allemagne ont des approches différentes. Les deux parties bénéficient de l'échange de leurs expériences respectives et des projets phares de chacun.

Une grande partie de l'énergie consommée provient du secteur du bâtiment, aussi bien en Allemagne (presque 40 %) qu'en France (environ 44 %). Les plus gros potentiels d'économies, dans les deux pays, concernent plus particulièrement les bâtiments existants. Par conséquent, leur rénovation énergétique joue un rôle central pour atteindre les objectifs climatiques nationaux.

Pour tirer pleinement parti de ces potentiels d'économies, les deux pays veulent augmenter fortement leur taux de rénovation. En France, 500 000 logements doivent être modernisés chaque année. A compter de 2020, les bâtiments doivent même produire plus d'énergie qu'ils n'en consomment. Le but consiste à réduire la consommation énergétique de ce secteur de 38 % d'ici 2020. En Allemagne, le gouvernement veut diminuer d'environ 80 % les besoins en énergies primaires des bâtiments d'ici 2050.

Incitation ou obligation ?

Les deux pays sont confrontés aux mêmes défis, mais appliquent des stratégies différentes : l'Allemagne mise sur l'information, les incitations financières ainsi que sur les campagnes de sensibilisation. La France en revanche a inscrit l'obligation de rénovation dans les textes de loi. Par exemple, jusqu’à 2028, tous les logements privés consommant plus de 330 kWh par mètre carré et par an devront être rénovés. En outre, la vente et la location de bâtiments dans les pires classes d'efficacité énergétique seront soumises à des conditions plus difficiles. Cela supprimerait la protection des bâtiments existants et rendrait la mise en œuvre des mesures obligatoires.

Dans le cadre de la vague de rénovation de l'UE, l'introduction de telles obligations de rénovation est également réclamée plus fortement. Des approches correspondantes doivent être ancrées dans la loi pour la première fois pour tous les États membres en mettant l'accent sur la rénovation des bâtiments les moins performants dans la nouvelle directive sur les bâtiments (EPBD) et pourraient également devenir obligatoires pour l'Allemagne.

Mettre en relation les acteurs et renforcer la sensibilisation

Ces approches différentes attestent clairement de l’importance de l’échange d’informations entre les Etats. Sur ce plan, la plateforme énergétique franco-allemande joue un rôle prééminent. Elle rapproche les acteurs des deux pays et valorise ces échanges en instruments aptes à soutenir le marché. Parmi ceux-ci, les concepts de rénovation, les approches promotionnelles ou la sensibilisation des acteurs concernés.

Les gouvernements ont un rôle de modèle

Pour sensibiliser les régions ou les pays à la construction de bâtiments à haute performance énergétique ou à la rénovation, les gouvernements des deux pays doivent montrer l’exemple. Dans le cadre d’un partenariat intitulé « axe de l'efficacité Paris – Berlin », l'ADEME et la dena présentent des exemples de modernisation réussis. Elles favorisent également l'élaboration de « feuilles de route de rénovation ».